MANŒUVRES ORBITALES |
CONTENU : Mis
à jour 15 novembre 2000, revu sept 2011 Relations et formules générales |
|
Ce
chapitre est destiné à l'étude générale des manœuvres en orbite soit :
IMPORTANTES,
DEMANDANT UN INCREMENT DE VITESSE ELEVE :
Manœuvre
d'apogée pour passer d'une orbite GTO à une orbite géostationnaire
Correction
d'inclinaison orbitale
Changement
de programme d'une sonde spatiale, par exemple déroutement vers une comète nouvelle
Manœuvre
de déorbitation pour un retour sur terre, à partir d'une station orbitale
Injection
sur une orbite d'évasion hyperbolique préparant un voyage interplanétaire.
IMPULSIONNELLES,
DE MAINTENANCE D'UN SATELLITE EN ORBITE
Corrections
minimes de paramètres orbitaux
Recalage
de temps orbital
Ajustement
d'une heure d'arrivée sur une planète
La
réalité physique d'une manœuvre impose une certaine durée et donc un
déplacement pendant la manœuvre. Sans approximation, il est impossible "à
la main" de calculer les détails de l'opération. L'expérience montre,
qu'avec une excellente approximation, on peut considérer que les positions en début
et en fin de manœuvre, peuvent être considérées comme identiques.
On
conviendra que LE SATELLITE REPASSE TOUJOURS PAR LE
POINT DE LA MANOEUVRE
Afin
de bien poser le problème, il faut fixer le cadre de l'étude.
L'orbite
initiale C1, est connue par ses paramètres orbitaux a1, e1,
i1, w1, W1, tP1
L'orbite
après correction C2, est connue par ses paramètres orbitaux a2,
e2, i2, w2, W2, tP2
La
position de la manœuvre est choisie, après étude précise.
Le
dessin ci-dessous illustre la configuration.
3°) CALCUL DES ELEMENTS DE LA
MANOEUVRE :
La
connaissance des paramètres orbitaux et de la position commune aux deux
ellipses permet le calcul des vecteurs vitesses V1 et V2,
par les relations ci-après, adaptées naturellement à chaque orbite C1 ou C2
Les
composantes des vecteurs P et Q étant accessibles, par des relations déjà vues.
On
obtient alors les composantes des vecteurs V1 et V2 dans le repère inertiel.
Le
calcul s'achève alors par celui de l'incrément de vitesse DV nécessaire, caractérisé par sa norme, qui en
pratique doit être la plus petite possible et une direction, celle que la
poussée du moteur devra adopter dans l'espace.
Le
schéma ci-dessous donne DV.
CAS PARTICULIER COURANT :Pour des trajectoires coplanaires, les calculs ne
nécessitent pas le passage par les composantes inertielles.
La
norme d'une vitesse se calcule par l'énergie
On
obtient ainsi V1 et V2 au point commun. La pente g apparaît dans la loi des aires
a suivant les cas vaut: |
Le calcul s'achève alors classiquement en résolvant le triangle des vitesses, ce qui fournit la norme de l'incrément DV de vitesse et éventuellement l'orientation de l'axe de la poussée.
Nous
ne pouvons passer en revue toutes les manœuvres, mais en indiquons de
classiques.
Le problème se pose souvent, soit pour des orbites
terrestres, soit pour des trajectoires héliocentriques avec les missions
interplanétaires: COMMENT TRANSFERER UN ENGIN
INITIALEMENT SUR UNE ORBITE CIRCULAIRE BASSE ( HAUTE ) SUR UNE ORBITE
CIRCULAIRE HAUTE ( BASSE ), COPLANAIRE A LA PRECEDENTE ?
Hohmann
a répondu à la question, en indiquant que la manœuvre la plus économique (
lorsque le rapport K du grand rayon au petit rayon est inférieur à 15.58 ):
Utilisait
une orbite de transfert elliptique, dite de Hohmann, bitangente aux deux
orbites de départ et d'arrivée.
Nécessitait
deux incréments de vitesse DV1
et DV2, à délivrer au périgée
et à l'apogée de ce transfert.
La
figure suivante illustre la procédure, qui nécessite deux moteurs et deux
allumages. C'est ce qui fait la différence entre un vol Ariane, où la manœuvre
de périgée disparaît, réalisée dans la phase propulsée par l'étage 3, et une
mise en orbite par la navette américaine, avec une orbite d'attente circulaire
basse qui demande la double motorisation.
NB
1 : Ce type de transfert est encore couramment utilisé lors de tirs
interplanétaires, où l'orbite de départ est celle de la terre, et celle
d'arrivée sensiblement l'orbite quasi circulaire décrite par la planète cible.
NB
2 : Pour un rapport K des rayons supérieur à 15.58, c'est une manœuvre à 3
impulsions qui est la plus économique.
2°) CORRECTION D'APOGEE
(PERIGEE) :
Un
tir présente toujours des dispersions et des ajustements minimes d'orbite sont
nécessaires. Nous nous plaçons dans cette hypothèse d'une manœuvre quasi
impulsionnelle de faible incrément DV.
On ne souhaite pas modifier la position du périgée, donc la manœuvre a lieu en
ce point. Comme a = rp + ra , et rP
constant, nous avons Dra = 2Da, l'équation de l'énergie fournit :
On
notera qu'une manœuvre du même type réalisée à l'apogée, permet de rectifier le
périgée moyennant la relation :
On
peut également vérifier que pour une même modification de a ou d'une altitude
apogée ou périgée, le coût est minimal avec une manœuvre au périgée.
Là
encore on supposera que l'erreur de date ( écart de phasage ), est petite, nous
permettant de travailler en calcul différentiel. L'idée est d'utiliser une
orbite de dérive voisine de l'orbite initiale, parcourue n fois ( n à choisir
en fonction de critères économiques ), telle que les n décalages de période
compensent l'écart Dt initial.
La
correction totale demande un retour à l'orbite initiale, donc avec deux
incréments de vitesse opposés, ainsi le coût total est en s'appuyant sur des
différentielles de relations simples comme :
Ce
type de correction couplé est classique pour ramener un géostationnaire dans sa
fenêtre de positionnement, puisqu'un décalage en longitude équivaut à un
décalage horaire.
3°) CORRECTION
D'INCLINAISON :
C'est
certainement la correction qui donne le plus de soucis, dans la maintenance
d'un satellite. La lune et le soleil, en particulier, provoquent une dérive
nord-sud du plan orbital, avec variation annuelle de l'ordre de 1° /an.
Corriger l'inclinaison est équivalent à faire tourner un vecteur vitesse, en
pratique sans variation de norme.
REMARQUE :
On comprend alors facilement que, pour un satellite en orbite basse terrestre,
où la vitesse avoisine 8 km/s, une correction de 1° coûte environ 140 m/s.
Pire
dans les trajectoires héliocentriques, on peut avoir des vitesse de 20 à 30
km/s sinon plus. Ainsi pour V=30 km/s une correction d'inclinaison orbitale
coûterait 523 m/s.
Supposons
donc que l'on veuille uniquement corriger l'inclinaison orbitale sans
changement des autres paramètres orbitaux.
La
correction doit obligatoirement être réalisée à un des nœuds de l'orbite.
Le
vecteur vitesse doit tourner, sans changer de norme afin de ne pas altérer le
demi grand axe. Il faut donc choisir le nœud le plus élevé en altitude
ce qui minimise la vitesse et garde l'énergie spécifique E constante..
Autre
conséquence de la rotation, qui ne peut se faire qu'en conservant
l'excentricité, la constante des aires K doit rester invariante :
Donc
la vitesse orthoradiale se conserve, valant Vcosg .
La
correction nécessite donc:
Cas d'une poussée étalée :
Observons
plus en détail la manœuvre réelle qui corrige périodiquement l'inclinaison
orbitale, d'une quantité Di petite, lors du survol d'un nœud.
Nous savons que cette correction coûte cher et demandent l'utilisation d'un
moteur gaz chauds, sur un temps non négligeable.
Il
y a donc étalement de la manœuvre le long de l'orbite, sur une durée T. Quelle
en est la conséquence sur le DV?
La
réponse est donnée par le rendement :
VOIR DEMONSTRATION DANS UN AUTRE
COURS.
4°) REORIENTATION DU GRAND
AXE :
Ce
cas correspond à une correction de w
argument nodal du périgée, sans modification des autres paramètres orbitaux.
On
souhaite faire pivoter le grand axe d'une orbite C1, d'un angle orienté a, pour l'amener dans une configuration 2, et ceci
sans modification de la forme de l'ellipse.
S
est le point commun aux deux orbites, donc le point de manœuvre. La géométrie
impose que la droite OS est axe de symétrie des deux C1 et C2.
Le demi
grand axe étant inchangé, E est inchangée et donc la norme V de la vitesse est
la même.
L'excentricité
demeurant inchangée, la constante des aires reste la même. Donc la vitesse
orthordiale Vcosg est inchangée. Force est donc de
conclure que la vitesse radiale est algébriquement la même et que seule la
pente est inversée.
Ainsi
nous obtenons ci-dessous la position angulaire q du point de manœuvre S sur l'orbite C1 et la valeur DV de la manœuvre en fonction de a.
Guiziou Robert novembre2000, sept
2011